J’aime le Québec!


Loin de chez moi, Québec natal, devant une mer déchaînée, je me réfugie dans mon petit espace douillet pour vous écrire.

Depuis mon arrivée aux États-Unis, je vois toutes sortes de choses. Je vous ai parlé précédemment des Walmarts, et de tous ces camions pick-ups. Ces derniers font encore partie du paysage, mais j’ai aussi visité très brièvement la ville de New Orleans, et c’est là que j’ai réalisé la chance qu’on a de veiller les uns sur les autres en tant que communauté. Nous n’ignorons pas la misère, nous ne mettons pas les gens de côté comme s’ils étaient de vulgaires coquerelles qu’on repousserait du revers de la main, et que lorsqu’elles deviennent si nombreuses, nous ne les voyons même plus, comme l’avait été mon expérience au Sénégal en 2005. Je me souviens de ce moment, où j’avais montré ce cafard au bord de l’assiette d’une sénégalaise qui n’avait fait aucun cas de ce dernier tellement elle en était habituée. Elle ne l’avait que repoussé du revers de la main. J’ai eu l’impression, lors de ma très courte visite à New Orleans, que les plus démunis sont complètement laissés à eux-mêmes, qu’on ne s’en occupe pas. J’espère réellement me tromper, et j’aurais vraiment aimé  traiter ce sujet plus en profondeur, mais j’ai choisi cette fois-ci de quitter la ville rapidement pour suivre mon ami de voyage qui voulait aller trouver le calme de la superbe plage où j’ai traversé vers 2020, d'où je commence l'ébauche de cet article. Il en avait assez de la ville, et j’avoue que j’avais un peu peur par moment. J’avais l’impression que beaucoup trop de gens n’avaient pas grand chose à perdre autour de moi, et j’avais du mal à me sentir réellement en sécurité. Une roulotte sans plaque, sur la rue où j’étais stationnée parmi bien d’autres boondockers, hébergeait un jeune couple et un bébé, qui depuis les 2 jours que j’étais là, se criaient par la tête en après-midi. Ils semblaient se chicaner pour du crack. J’ai eu du mal à comprendre comment ils faisaient pour vivre dans cette roulotte déglinguée sans recevoir la visite des autorités et/ou d’intervenants. À New Orleans, il y a des maisons toutes belles et entretenues, et juste à côté, d’autres qui ressemblent à des maisons hantées. La grande pauvreté est palpable. Chez nous, je sais qu’elle existe mais nous avons les programmes sociaux et un système de santé accessible à tous. Ici, aux États-Unis, j’ai l’impression qu'en général, ça fonctionne à l’argent. Tu en as, parfait, tu peux te payer des assurances médicales et des services. Tu n’en as pas, tu te débrouilles, et c’est la jungle. Tu peux te construire une maison avec ce que tu trouves de disponible autour de toi, et personne n’en fera un cas de ce que je comprends. Il y avait une très vieille maison à côté de chez moi où j’habitais en campagne quand j’étais enfant. J’y avais déjà dormi, et j’avais l’impression que le toit me tomberait sur la tête. C’était rare de voir cela il me semble au Québec. Ici, j’en ai vu énormément entre New Orleans et Creole, en Louisiane.

Je suis émue par notre culture d’entraide et ce désir d’inclusion de tous. Je suis heureuse d’être québécoise, je suis heureuse de payer les taxes qu’on paie pour s’entraider, et ne laisser personne de côté. Est-ce que j'idéalise mon coin de pays? Possiblement. Je me dis que c'est tant mieux puisque c'est là que je vis. Je ne serai que plus heureuse à mon retour. Il faut parfois aller voir si l'herbe est vraiment plus verte chez le voisin pour apprécier ce qu'on a, n'est-ce pas?

Ceci dit, New Orleans est aussi une ville vraiment magique, que j'aurais du mal à décrire en mot, puisqu'à mon avis, il s'agit d'un ressenti qui nous passe à travers le corps par les airs musicaux extrêmement variés, et les couleurs vibrantes de l'architecture et de l'art, en plus de la brume qui semble être monnaie courante, ce qui ajoute à l'ambiance. J'ai aussi beaucoup aimé me sentir à la maison avec ces écriteaux en français un peu partout, et surtout, les fleurs de lys, emblème omniprésente.
Encore une fois, il s'agit là d'un bref passage dans une très petite partie de cette grande ville, le French Quarter, et un tout petit peu de ses environs. J'aurais vraiment aimé vous montrer des photos, mais je ne sais pas quoi choisir sur ma pellicule, tellement les paysages que j'ai capturés y sont hétéroclites. Comme je vous dis, selon moi, il faut y être pour ressentir l'atmosphère. Cet endroit ne m'a clairement pas laissée indifférente, et je compte bien y retourner en ayant le temps d'entrer en contact réellement avec les gens, et voir si mon jugement était erroné ou pas. Je choisis quand même deux images d'une oeuvre de mosaïque de Laurel True, aperçue tout à fait par hasard lors d'une marche matinale, café à la main, à la sortie de ma petite maison sur roue.







La fille qui va... petite, incertaine de ses propos, mais qui continuera d'être touchée et émue par ce qui l'entoure.

Message finalisé et envoyé à partir de la grande bibliothèque de San Antonio, Texas

Commentaires

  1. Merci pour le partage de ton expérience et de tes réflexions, Éloïk! Je continue de suivre ton blogue. Bon voyage!

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