Santa, Jesus, pick-ups & Walmarts

Avertissement: ceci n'est qu'une première impression d'une fille qui roule ben vite les 2500 et quelques kilomètres qui lui permettront de poser sa maison à la chaleur. (Article qui aurait dû être publié le 25 décembre, mais j’ai tardé.)

Vous ne voyez pas sur cette photo, mais les lumières au bout sont trois énormes croix illuminées.

Je dis que je roule très vite, mais c'est faux, car à côté de la vitesse moyenne des locaux, je roule très très lentement. Ici, sur les «highways», la vitesse limite maximale est la plupart du temps de 70 Mph (miles per hour), ce qui équivaut à presque 115 km/h, et je crois bien que beaucoup vont vraiment plus vite. En tous cas, moi avec mon petit bus, je dépasse rarement les 100 km/h, ce qui ne m'a pas empêchée d'arriver à Biloxi en 3 jours. Oui, après les -30 ressentis au Québec récemment, et mon bus qui ne démarrait pas, j'ai voulu arriver vite. Ce que j'ai vu était donc seulement à partir des autoroutes, et de mes courts arrêts pour dormir dans les accueillants Walmarts ouverts 24h pour la plupart. C'est grâce à eux et aux grandes chaînes de restauration rapide qui offrent le wifi que j'ai pu rester connectée gratuitement avec mes amis et ma famille. Gratuitement... malheureusement non, ces grandes chaînes ont un coût social terrible. Mon ami me parlait de villages devenus complètement fantômes. Des rues entières de petits commerces fermés. Ici, le point de non retour me semble atteint. Chez nous, il est encore possible de renverser la vapeur selon moi, le ferons-nous?

Voyez-vous le fond?

Pendant ces quelques heures de conduite, j'ai eu le temps de réfléchir à ce que j'observais, et je me suis posée la question à savoir ce qui est le plus important pour les gens d'ici entre le père Noël, Jésus, les gros pick-ups et les Walmarts. J'ai réellement eu l'impression que ces 4 éléments sont à peu près aussi importants. Je n'ai jamais vu autant de toutes ces choses qu'ici. Des grosses croix illuminées que l'on voit de très loin sur les autoroutes, des messages parlant du Père Noël qui nous surveille sur la route pour voir si on fait de la vitesse, des camions pick-ups à profusion, et d'énormes Walmarts ouverts 24h dans lesquels j'ai vu des familles venir faire leur magasinage à minuit avec leurs jeunes enfants. Ici, je n'ai jamais eu l'impression que mon bus prenait trop de place . Les stationnements sont tous faits pour accueillir les gros véhicules du même gabarit que le mien. 

Dans les restos, j'ai reçu une paille emballée pour chaque verre d'eau, et si je demandais un petit breuvage, je recevais un très gros verre. Le gros format doit être l'équivalent de presqu'un litre. Je n'ai pas vu encore une seule boîte de recyclage public. J'ai vu des minis bouteilles de sirop d'érable en verre servies avec les déjeuners du Cracker Barrel, qui sont jetées et non recyclées après usage. De mon petit Québec natal, j'avais vu dans les films et les documentaires la démesure des États-Unis, les problèmes d'obésité, etc., mais je ne sais pas pourquoi, je croyais que cela faisait partie de leur passé, et qu'ils avaient évolué et changé de cap, vu tous les messages environnementaux et sur la santé que nous recevons actuellement. Les mentalités ne se changent pas si vite. J'ai vu beaucoup plus d'obèses en quelques jours que je n'en avais presque jamais vu au cour de ma vie entière chez nous. J'ai mangé plus de gras, de sel et de féculents en quelques jours que je peux en manger en quelques semaines d'habitude. 

Voici un petit aperçu de mes essais culinaires:

Du pain, de la friture, de la viande frite ou très salée. La dernière photo est une assiette de Cracklins... ouf, après 4, j'avais vraiment mal au coeur... et j'ai été fatiguée tout l'après-midi. C'est de la couenne de porc frite. Ça ressemble beaucoup à nos «oreilles de criss», mais cette version était vraiment vraiment grasse. J'ai pu goûter à ce qui ressemble plus à la version que je connais de nos cabanes à sucre aussi. C'était un peu mieux. Ceci étant dit,ou j'ai vraiment hâte de faire le plein de fruits et légumes, car je ne crois pas que c'est en allant dans les restos que je pourrai me nourrir convenablement. J'aimerais bien que vous me reconnaissiez quand je reviendrai. Ha ha! 

Bon, c'est tout pour ma première impression. 

La fille qui va... continuer sa route en cuisinant plus souvent.